Le patrimoine religieux de Cousolre

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L'église


L'église actuelle, de style gothique hennuyer, fut érigée au début du XVIème (1501-1512), sous le vocable de Saint Martin. Elle est construite en pierre bleue, avec les ressources de la communauté, à l'exception du chœur, financé par le chapitre de Sainte Aldegonde de Maubeuge. Il est probable que des éléments de la vieille église Notre-Dame furent réutilisés. Son aspect primitif a été altéré au cours des siècles.

Le clocher-porche est édifié en 1575, sur le modèle des églises fortifiées de Thiérache, afin de protéger les populations du passage des soldats. Ce clocher hennuyer est un des plus caractéristiques, avec à l'étage des cloches l'ouverture dans chaque face d'une ouïe à ogive soulignée d'une archivolte, et les six cordons lamiers qui rythment les parois Nord et Est.
Il abrite trois cloches : « Aldegonde », placée en 1921, « Louisa-Albert », et « Marguerite-Renée-Thérèse », installées en 1931. Elles remplacent les originales enlevées par les Allemands lors de la première guerre mondiale.

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Jennepin raconte qu'il était d'usage de sonner les cloches durant les orages, et pour cette tâche la commune offrait des pots de bière. Le mayeur dut réglementer la consommation à trois pots par orage en 1775.
Sous le porche on peut voir le portail primitif, admirable par ses colonnettes.

A la suite des guerres de la fin du XVIème siècle, le chœur est refait en 1617 avec une grande économie de moyens, d'après l'aspect composite des murs mêlant moellons irréguliers et pierres taillées. On peut voir sur le côté Nord, placé assez haut, une petite statuette taillée dans la pierre, témoignage d'un réemploi.

L'entrée latérale sur le bas-côté septentrional fut percée en 1721, car l'état de délabrement du porche et du portail rendait l'entrée impraticable et dangereuse. Les sculptures du portail de la tour datent de 1780. Le cimetière, désaffecté en 1874, est aménagé en espace vert en 1984.

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La nef centrale comprend trois travées dont les arcades ogivales reposent sur des colonnes de type hennuyer.
La charpente s'appuie sur des sablières entaillées d'accolades. Les nervures reposent sur des têtes de poutre à personnages (monstres et personnages agenouillés) et sur des entraits engoulés sculptés de losanges, chevrons, torsades, avec un médaillon central.
Les fonts baptismaux, taillés en pierre bleue, ont été donnés en 1525 par les femmes de la paroisse ainsi que le témoigne l'inscription gothique gravée à la base. Ils remplacent les fonts romans du XIIIème siècle qui sont aujourd'hui exposés au musée des Beaux-arts de Lille.
Le chemin de croix, peint sur toile, date de 1860.

Les orgues de 1784, ont été installés par un facteur d'Erquelinnes. Elles ont été rénovés en 1879, 1929 et 1976.

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Le chœur, réédifié en 1617, a été pavé de marbre au XIXème siècle. Ses boiseries sont de 1781.
Le maître autel, en marbre rouge, est orné d'un tableau de 1784, consacré à Sainte Aldegonde. Il est encadré des statues de ses parents, Walbert et Bertille, seigneurs de Cousolre au VIIème siècle. Le tabernacle présente la particularité de tourner, ses trois faces étant alors utilisées selon l'année liturgique.
L'autel de marbre blanc dédié à la Vierge et celui en marbre rouge voué à Saint Martin ont été placés dans la deuxième moitié du XIXème siècle, alors que la marbrerie se développe considérablement à Cousolre.

On peut observer des dalles funéraires du XVIIème et du XVIIIème siècle, d'anciens curés, mayeurs, maîtres de forges. Adossée au mur central Nord, présence d'une épitaphe remarquable d'un « laboureur » de 1627.

Exécutés par les Carmélites du Mans, les vitraux de 1867 représentent différentes scènes de la vie des saints qui ont illustré la paroisse. Le lundi de Pentecôte de l'année 1503, les reliques de Walbert et Bertille furent transférées dans la nouvelle église, et réunies dans une châsse.

Chapelle du Bon Dieu de Pitié

Avant la rénovation
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Après la rénovation fin décembre 2006
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Située au Nord-Est de l'abside de l'église, il s'agit d'une petite chapelle en pierre bleue, hémicycle soutenu par deux colonnettes. A l'intérieur, les boiseries de la voûte représentent des personnages de l'ancien testament.

Elle est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1953.

Ainsi que le témoigne l'inscription en caractères gothiques gravée sur la dalle à l'entrée, elle a été érigée en 1558, pour servir de tombeau à Jehenne Ramée veuve du mayeur Collart Pollyart et à leur fille Gilliette Pollyart. Aux quatre coins de la pierre de soubassement figurent les emblèmes apocalyptiques des quatre évangélistes. Elle fut réédifiée en 1785.

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Elle renfermait un Christ aux liens sculpté en chêne. Il en a été retiré au XIXème siècle, en raison des dégâts causés par les intempéries. Sa facture s'apparente à celle du Dieu de Pitié des Hospices de Beaune et de diverses églises bourguignonnes de la fin du XVème et du début du XVIème siècle.

Jusqu'au milieu du XXème siècle, on déposait encore des pièces de monnaies dans les mains du Christ, alors relégué dans le porche du clocher. Lors du transfert qui devait le remettre à l'honneur dans l'église, les parties détériorées, dont les mains, devaient être coupées. Les menuisiers du village se refusèrent à « souyi el Bon Dieu ». C'est un artisan des alentours qui entreprit le travail, et quelque temps plus tard, il perdit l'usage de ses doigts lors d'un accident. 
Restauré par les soins des Beaux-arts, le buste « ecce homo » est classé à titre d'objet aux Monuments Historiques en 1971.

La statue en pierre peinte qui orne actuellement la chapelle est l'œuvre d'un sculpteur local, Laurent Gobled. Inaugurée le jeudi de l'Ascension 1892, elle est répertoriée à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

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Chapelle Saint Walbert


A proximité de l'ancien corps de Garde se dresse un bâtiment en pierres et briques de 5m20 sur 5m et d'une hauteur de 3m40 surmonté d'un clocheton couronné d'une croix et d'un coq. Son aspect actuel date de 1709.
Un devant d'autel est posé en 1732. Les « images » sont raccommodées en 1734. La décoration intérieure en marbre, de même que les peintures, témoignent de la prospérité marbrière du début du siècle.

La disposition, (l'entrée, tournée vers l'Ouest, et le fond orné d'un autel en marbre à l'Est), laisse supposer une petite église dont la fondation est inconnue. Une chapelle est déjà mentionnée au XIVème siècle. Dépendante de la « Cense de la cour », elle est propriété des chanoinesses de Maubeuge.

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On peut supposer une existence bien antérieure : lieu de culte pour les habitants du château de Walbert et Bertille au VIIème siècle. Les historiens rapportent également que Sainte Aldegonde éleva des monuments à la mémoire de ses parents. Mais Cousolre fut brûlé et ravagé en 1185, 1543, 1690, ce qui laisse peu d'espoir d'en apporter une certitude.


Selon une tradition populaire, il faut faire le tour de la chapelle pour aider les enfants à marcher.
Il existe également une légende relative à la guérison des maux de tête en invoquant Saint Walbert : « Le maître des chants de Thuin avait pris en cachette quelques particules des reliques de St Walbert, il lui vint de violents maux de tête qu'il en parut enragé. Il rendit son larcin et fut allégé de son mal. »

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Appartenant à la haute aristocratie Franque, le comte Walbert IV vécu au VIIème siècle. Seigneur de Cousolre, sa demeure se situait probablement à l'emplacement de l'actuelle cense de la cour. Il épousa Bertille, dont il eut deux filles : Aldegonde et Waudru.
Après une existence mouvementée, il se repentit. Il suivit la catéchèse, fit construire un hôpital et une église dédiée à Notre-Dame, et fit distribuer des rations alimentaires et des vêtements pour soulager la misère des paysans.

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Chapelle Saint Roch


A la bifurcation des chemins de Bousignies et de Bersillies s'élève une chapelle dédiée à Saint Roch.

Le culte de ce Saint, très populaire dans les Pays-Bas Espagnols auxquels le Hainaut appartenait, se manifeste à Cousolre. En 1732, une statue se trouvait dans l'église paroissiale. La petite chapelle, datée de 1823, rappelle la protection demandée par le milieu rural pour les bouviers et leur bétail.

En 1861, sur l'initiative de la Société des Archers dite de St Roch, une souscription fut ouverte dans la commune pour l'érection d'une chapelle plus vaste, témoignage des dernières épidémies de Choléra au XIXème siècle.


Lors des travaux de restauration en 1989, on découvrit dans les fondations de l'escalier attenant une autre chapelle, plus petite, datant de 1823. Sa sauvegarde s'imposa. L'oratoire fut réinstallé à côté de la chapelle qui l'avait remplacé en 1861.


Vie de Saint Roch:

Saint Roch serait né à Montpellier vers la fin du XIIIème siècle. Orphelin, il partit de chez lui pour aller en pèlerinage à Rome. Il s'arrêta en plusieurs villes d'Italie qui étaient affligées par la peste. Il s'employa à servir les malades dans les hôpitaux mais il fut atteint lui-même. Pour éviter la contagion, il s´isola dans une forêt où Dieu fit jaillir une fontaine pour qu´il puisse nettoyer sa plaie. Plus tard, le chien d´un voisin lui apporta chaque jour un pain. Le maître de l´animal le suivit un jour, par curiosité, découvrit le malade et se lia d´amitié avec lui. Revenant à Montpellier, en pleine guerre civile, il fut arrêté et emprisonné. Il fut oublié en geôle et y mourut martyr. Il est le patron des animaux domestiques.

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Chapelle Notre-Dame de guérison


Sur la partie la plus élevée du tertre, dominant le village, se dresse depuis plus de 300 ans la chapelle Notre-Dame de guérison.
Entretenu par le voisinage, cet édifice sans prétention, dans son état actuel date de 1784. Il nous rappelle probablement un cas de lèpre apparu à Cousolre quelques 200 ans auparavant.

Selon Jennepin, en 1548, une " maladrerie" fut édifiée après 5 jours de travail d'un manouvrier : enduite de chaux, comportant deux portes ou une porte à double battants, couverte de paille de seigle reliée par des tiges d'osier, reposant sur une charpente en bois. Ce bâtiment pouvait ressembler à la chapelle actuelle. Le chauffage était assuré par une cheminée alimentée par du bois. Un mobilier sommaire assurait le confort de la lépreuse qui y fut confinée.

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Cette portion du territoire qui prit le nom de « Terne de la maladrerie » fut relativement bien peuplée et active. En 1689, une dizaine de propriétaires sont cités, cultivant de petites portions de terre exploitant des parcelles le long du chemin d'Aibes. Les voies d'accès ne devaient être que des piedsentes. Ce n'est qu'en 1722 qu'un chemin reliant le Terne au Mont fut ouvert. Au siècle dernier, il est encore signalé comme très encaissé et ne convenait pas au trafic de plus en plus intense.



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