Le patrimoine civil de Cousolre

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Le kiosque


Lieu des réjouissances villageoises, le kiosque actuel, inauguré le 24 mai 1908, remplace un kiosque en bois détruit par une tempête de neige dans les années 1903-1904.

Il est dédié aux prestations musicales de notre Philharmonie, de la chorale et des invités lors des ducasses et commémorations.
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Cet édifice, à la fois solide et gracieux, de 26,10 mètres de circonférence, est témoin du savoir-faire des artisans du village.
Le soubassement de forme octogonale, ainsi que l'escalier majestueux, en pierre de Soignies, sont l'œuvre des tailleurs de pierre de l'atelier Vienne (devenu aujourd'hui le restaurant le viennois). Nous devons les huit colonnes en fonte aux fondeurs des établissements Décamps, et les balustrades en fer forgé aux forgerons de chez Dandoy.
Cliquez pour agrandir l'imageDepuis un siècle, le kiosque est témoin des joies et malheurs des Cousolréziens.
En 1914, un obus tombe entre la mairie et le kiosque et une des deux boules qui ornait l'escalier fut détruite. Elle ne fut restaurée que 75 ans après.
En 1918, un officier y annonce la fin de la guerre.
Les chômeurs s'y rassemblent en 1932, les grévistes en 1936.
En 1941, une musique de la Wehrmacht se produit sur la place déserte, tandis qu'à la libération une formation américaine de jazz attire une foule enthousiaste.

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La mairie


La maison commune de Cousolre a été inaugurée le 19 août 1866. A cette occasion, 25 sociétés de musique et de tir à la cible ont participé aux festivités qui ont duré trois semaines.

Dotée d'une façade de style Louis XIII, la mairie est construite en pierres d'Ecaussinnes et en briques cuites au bois et au charbon. Les boiseries sont en chêne et en sapin. La cheminée du salon, en marbre rouge royal, nous rappelle qu'en cette fin de XIXème siècle, le village devint prospère grâce à l'industrie marbrière. Sa bibliothèque, dessinée par Jennepin, a été fondée en 1878. En 1895, les réfections et peintures du grand salon ont été entreprises. Pour répondre aux besoins de la population, le conseil municipal a décidé en septembre 1895 la construction d'une salle des fêtes.
Cliquez pour agrandir l'imageL'usure des matériaux, l'humidité, les nécessités modernes de fonctionnement justifient d'importants travaux de sauvegarde et de restauration commencés en 1991. En 2002, une fresque peinte dans la salle des fêtes symbolise la vie communale.

La Halle échevinale existait bien avant 1500. Y siégeait « la loi » composée d'un mayeur héréditaire nommé par l'abbesse de Maubeuge, de cinq échevins parmi les riches héritiers et d'un « massard » (trésorier). Le bâtiment couvert d'escalles de bois fut reconstruit en 1699 et brûlé à nouveau en 1776. Il servait également d'école. Complètement disparu au milieu du XIXème siècle, son emplacement figure sur les premiers plans cadastraux. Le premier acte communal, un échange de terrain sur la Grand'place, est daté de 1280.
Ecu d'or à trois chevrons de sable, le blason primitif des Comtes de Hainaut représente Cousolre. Il faut rappeler que Saint Walbert était considéré comme l'un des leurs.

La maison des Conventionnels


Les fers millésimés 1786 datent probablement l'édification du bâtiment.

Une famille de bourreliers y tient fabrique et boutique pendant plus d'un siècle jusque la deuxième moitié du XXe, sans détruire son caractère. Son emplacement, sa modernité pour le XVIIIe, notamment une grande salle avec feux à l'âtre en font une place appropriée pour abriter le quartier général français.

En mai 1794, il y eut un retour offensif des Autrichiens, partisans de la monarchie et désirant anéantir la révolution. Dans cette maison où logeaient les conventionnels Saint-Just et Lebas, se tint un conseil de guerre le 27 floréal an II (16 mai) auquel ont assisté tous les généraux de l'armée de Sambre et Meuse. C'est à la suite de ce conseil qu'ils adressèrent à l'armée une proclamation devenue célèbre :

« Soldats !

Nous vous rappelons à la discipline rigoureuse qui seule peut vous faire vaincre et qui épargne votre sang. Il s'est glissé des abus parmi vous : nous avons résolu de les réprimer. Ceux qui provoqueront l'infanterie à se débander devant la cavalerie ennemie, ceux qui sortiront de la ligne avant le combat ou pendant la retraite, seront arrêtés sur le champ et passés par les armes.

Tous les cantonnements feront des patrouilles ; elles reconnaîtront tous les militaires errants et les arrêteront ; s'ils s'enfuient, elles feront feu.

Soldats ! Nous vous rendrons justice, nous punirons ceux qui vous l'auront refusée, nous partagerons vos travaux ; mais quiconque s'écartera de son devoir sera frappé d'une mort prompte.

Méprisez l'ennemi qui est devant vous : un tyran imbécile les soudoie ; il n'a qu'un trône, le jouet de la victoire, et la victoire vous conduit ! »


                                                                                                    A Cousolre, le 27 Floréal, l'an II de la République.

                                                                                                                                Les représentants du peuple,

                                                                                                                                                    St Just, Lebas

Saint-Just voulant que les soldats en eussent chacun un exemplaire, ordonna sous peine de mort qu'on en tirât 25000 dans les 24 heures. En réalité, au bout de quelques jours, 15000 copies furent tirées, le nombre des presses étant insuffisant. Le redoutable Saint-Just n'en exigea pas d'avantage.
Un mois plus tard, les français remportaient la victoire à Fleurus. La République était sauvée.

Sous l'inspiration de Jennepin, membre de la commission historique du Centenaire 1789, le Conseil Municipal inaugura le 17 Mai 1891 une plaque commémorative en fonte.
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La maison du Patrimoine


Cette imposante bâtisse, millésimée 1621, témoigne de la vie spirituelle et temporelle de la commune.
En 1523, le Curé Brunebarbe lègue la maison qu'il habite et le jardin à la paroisse. L'état des rentes de 1670 atteste son emplacement actuel. Au sud le jardin est traversé par le rie de Millon, un pont donne accès à une houblonnière (actuellement le collège et l'école).
Un incendie en 1776 ravage 40 maisons environnantes, dont le presbytère. Probablement restauré, l'immeuble présente au sud une façade en pierres ajustées, semblable aux demeures villageoises de la fin du XVIIIème siècle, de même que la disposition intérieure. Les caves incluaient une vaste citerne et un four à pain, sans oublier un réduit pour élever les cochons.
En 1793, les biens dits nationaux qui servaient de rentes sont vendus.

Le curé Valenduc est arrêté en 1795 (Il est emprisonné 6 mois à Avesnes). La maison curiale est achetée par un agent municipal en 1798. Après le Concordat, un curé est nommé en 1805. La commune achète le bâtiment en 1817. Quelques 25 prêtres se succéderont jusqu'en 1994, date à laquelle l'archevêché résilie la location symbolique.

Toutes les municipalités apportent une amélioration matérielle à cette antique demeure. En 1895, la façade est crépie en échange de la destruction du bûcher (pour agrandir la place). En 1952, le carrelage en marbre rouge de Phillipeville remplace les carreaux de terre cuite rouge. Sans omettre les bénévoles pour les peintures, l'électricité, l'eau, le chauffage.

A la fin des années 90, le conseil municipal décide d'utiliser le bâtiment comme vitrine touristique frontalière sous la dénomination « Maison du Patrimoine ». Les travaux de restauration valorisent la pierre bleue du pays. L'inauguration officielle a eu lieu le 9 septembre 2005. L'ancien presbytère abrite désormais l'Office de Tourisme* du Nord-Est Avesnois, une galerie d'art, un cyber centre et une salle de séminaires.

Les monuments aux morts

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Monument aux morts 1870-1871


Inaugurée le 10 Juin 1872, la pyramide tronquée en marbre blanc repose sur un socle en pierre de Soignies. Les marbreries Vienne et Céli Hénaut en sont les artisans.

Des plaques gravées rappellent les noms de sept de nos concitoyens "Morts pour la défense du sol envahi". Une autre plaque dont la gravure devient illisible fut ajoutée en souvenir de huit autres militaires décédés aux armées à la fin du XIXème siècle. Cinq d'entre eux servaient dans les troupes coloniales en Afrique du Nord.

Sur la plaque du monument, il était possible de lire :


Ceux qui pour le drapeau sont morts avant l'heure
Ont droit que le Pays les honore et les pleure


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Monument 14/18


En souvenir des 104 victimes militaires et civiles de Cousolre mortes pour la France durant la guerre 14-18, la Commune souhaita élever un monument commémoratif.

En mai 1921, un concours est ouvert. En juillet, une exposition publique des projets a lieu en mairie. La maquette d'Emile Pouillon, représentant un soldat surmonté d'une colonne portant un coq remporte les suffrages.

30 tonnes de marbre Lunel ont été nécessaires à l'architecture. La statue est en marbre blanc "Altisimo" (la carrière de Michel-Ange). Tous les ouvriers de la marbrerie participèrent au travail, Jules Pouillon dégrossit les blocs.

Arille Fromont, ouvrier des établissements Pouillon, authentique "Poilu" de la classe 16, au 344e Régiment de Bordeaux, servit de modèle.

Le monument fut inauguré le 29 Juillet 1923 en présence des autorités militaires et civiles Belges et Françaises, des Anciens Combattants et d'un char d'assaut.

Les noms des victimes de 39/45 et d'Outre-mer furent gravés par la suite.


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Stèle A.F.N.


En 1985, dans le cadre de l'aménagement de l'ancien cimetière fermé en 1874, autour de l'église, la section UNC-AFN de Cousolre inaugurait une stèle en souvenir des anciens combattants 14/18 et 39/45 ainsi que des 130 jeunes qui servirent dans les armées Outre-Mer, dont l'un fut tué en Indochine et deux en AFN.

Il s'agit d'une colonne en pierre de Sambre dont les éléments proviennent du lieu-dit le "Vieux-Château". L'entrée duquel était ornée de quatre colonnes monumentales (visibles sur des peintures et cartes-postales).
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Le monument Jennepin


Alfred Jennepin est né en 1836 à Girondelles dans les Ardennes, et mort à Paris en 1914. Il est inhumé au cimetière communal de Cousolre.

Instituteur, puis directeur du pensionnat qu'il a créé, il est l'auteur de « l'histoire de Cousolre » en 1877, de « Notices sur la révolution de 1789 dans le Nord », de « l'Histoire de Maubeuge » en 1909…, mais aussi de traités de grammaire, de mathématiques, d'agriculture et d'horticulture. Membre d'associations scientifiques, historiques, archéologiques… il est officier d'académie en 1881, officier de l'instruction publique en 1888, membre du conseil départemental de l'enseignement primaire en 1893, fondateur et animateur du cours  de dessin et de modelage pour adultes, du cercle horticole, des secours mutuels et de la bibliothèque municipale de Cousolre.

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Son monument a été inauguré le 23 septembre 1923.
(Voir la photo à droite)

Il est l'œuvre de l'un de ses amis, Edmond Michel. Le buste en plâtre qui servit de modèle est conservé au musée des vieux métiers et de la vie rurale. Son socle représente la croix de la légion d'honneur, que Jennepin ne reçut jamais mais distinction que le sculpteur avait décidé de lui attribuer.
Son inauguration fut le prétexte d'une ample cérémonie, au fil de laquelle des discours fleuves célébrèrent les mille et un mérites du disparu très légitimement d'ailleurs.

Cliquez pour agrandir l'imagePlusieurs écussons figurent en-dessous du buste de marbre :

Le sceau échevinal de Bousignies, symbolisé par un coq,
Le sceau échevinal de Cousolre, pratiquement effacé,
Les armoiries de Maubeuge,
Le compas et l'équerre représentant les Arts et les Lettres (outils également utilisés par le marbrier)
L'abeille, emblème du pensionnat Jennepin, représentant la société industrieuse et organisée.


Cousolre reconnaissant honore à nouveau son concitoyen en 1971, en donnant son nom au nouveau Collège. Le fronton du bâtiment arbore en belles lettres de marbre, sur une inspiration du sculpteur local Pouillon, Grand Prix de Rome, le nom d'Alfred Jennepin.


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